Rencontre avec Gérard Bougès, propriétaire du Château La Fon du Berger

1983-2023, cette année, vous fêtez vos 40 ans à la tête du domaine, pouvez-vous nous raconter votre histoire ?

L’aventure a commencé en 1983 à Fournas (quartier de Saint-Sauveur), là ou j’ai grandi. La propriété ne faisait que 3 hectares à mon installation. J’ai acheté et aussi planté d’autres parcelles pour arriver aujourd’hui à 30 hectares. Un travail de patience et surtout de passion. J’ai réalisé mon tout premier vin seulement 5 ans plus tard, en 1988, millésime qui fut le signe d’un destin prometteur.

D’où vient le nom « La Fon du Berger » ?

Cela signifie en patois « la Fontaine du Berger », il s’agit d’un lieudit d’une de nos parcelles sur Pauillac. Ce nom un peu bucolique nous rappelle l’histoire des transhumances quand les bergers amenaient leur troupeau pâturer l’hiver dans les vignes.  

Chaque année depuis 20 ans vous décrochez la prestigieuse mention Cru Bourgeois. Quel est le secret de cette réussite ?

Avant d’être Cru Bourgeois, nous étions Cru Artisan*, ce qui était déjà une reconnaissance du travail accompli. Depuis 2003 nous sommes Cru Bourgeois. Jusqu’à peu le classement était remis en jeu chaque année et nous n’avons jamais manqué le moindre millésime ! Le secret ? Disons qu’il s’agit de savoir prendre ce que la nature nous offre, de respecter notre terroir, d’apporter de la rigueur et du soin dans toutes les étapes de l’élaboration de nos vins.

Être Cru Bourgeois apporte (entre autres), une vraie reconnaissance du travail accompli, mais aussi bon nombre d’obligations, quelles sont-elles au quotidien ?

Je ne vais pas vous faire tout le laïus du cahier des charges, sinon vous risquez bien de tous vous assoupir... Cela nous oblige à nous inscrire dans la régularité et la longévité. De prendre plus en compte également les aspects environnementaux dans nos décisions. C’est avant tout la garantie pour le consommateur d’avoir le même produit derrière le nom de château affiché pour un millésime. 

Pouvez-vous nous parler de la personnalité de l’AOC Haut-Médoc du Château La Fon du Berger ?

C’est un vin qui s’inscrit dans la typicité de notre région, où sa dominante de Cabernet Sauvignon confère à la fois de la puissance et de la fraîcheur, tout en gardant de la gourmandise et de la rondeur. L’assemblage est complété avec du Merlot, du Cabernet Franc et une touche de Petit Verdot (5%). Ce dernier est très difficile à aboutir à maturité et peu productif, il apporte de l’esprit et de la complexité au vin.

Pour terminer cet échange tout en gourmandise, parlons gastronomie. Vous qui connaissez mieux que personne le caractère du Château La Fon du Berger 2016. Pouvez-vous nous dire quelle serait la conjugaison parfaite avec les plats gourmets de la Maison Chamvermeil ?

Sans hésitation, le meilleur plat sera l’agneau de Pauillac confit ! Pour plusieurs raisons :  je suis un inconditionnel de ce plat, il me rappelle mon enfance, et enfin, notre Haut-Médoc permettra de révéler le goût marqué et complexe de l’agneau de Pauillac. L’alliance des deux sera tout simplement sublime !

* Propriétés familiales qui gèrent l’ensemble des travaux du vignoble, de la viticulture à la commercialisation en respectant les normes de l’AOC.