Rencontre avec Catherine Berlinger, propriétaire du Château du Rioucreux

Pouvez-vous nous raconter votre parcours à tous les deux en quelques mots ?

En tant que fille de vigneron, la viticulture n'était pourtant pas une évidence pour moi... Jai commencé des études tournées vers la biologie, "le vivant", animal et végétal. J'y ai découvert un monde complexe et fragile à la fois. La viticulture m'offrait la chance de pouvoir faire partie de cet équilibre. A l'occasion d'un stage en Alsace, j'ai rencontré Thomas et nous avons eu envie de construire quelque chose ensemble. De la mécanique à la viticulture il n'y a qu'un pas ! Il a donc repris le chemin de l'école pour une année, et nous sommes entrés dans le grand bain en 2001. Nous exerçons notre métier par passion et non par tradition familiale.

Quel souvenir gardez-vous de votre premier millésime ?

Beaucoup de stress ! C'était pour Thomas comme pour moi, notre tout premier millésime, nous étions jeunes et sans expérience, la théorie ne fait pas tout. Avec le recul, je me dis que nous avons eu de la chance, 2001 était un millésime spécial "débutants" : de magnifiques raisins et un temps clément. Les premières années, mon papa est resté très présent à nos côtés pour nous guider et veiller à ce que notre identité "Rioucreux" reste présente dans notre travail.

La propriété est familiale et à taille humaine. Quels en sont les avantages et les difficultés ?

Le plus gros avantage d'une petite propriété comme la nôtre c'est d'être nous-mêmes, présents sur tous les fronts, de la taille à la récolte, en passant par les travaux en vert et mécaniques. Grâce à cela, nous sommes attentifs à chacune des parcelles de nos terroirs. Chacune s'exprime différemment chaque année, à nous de les écouter : les vinifications n'en sont que meilleures.

Les difficultés, comme disait mon papa, c'est que sur une petite propriété, nous n'avons pas le droit à l'erreur et il avait raison !

Soucieux de l'environnement, vous avez entrepris une démarche de certification Haute Valeur Environnementale (vins HVE). Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette certification est une étape dans la reconnaissance de nos efforts. Labour des sols de 2011 ; plantation de nombreuses haies ; les arbres morts sont laissés pour faciliter l'implantation des chauves-souris dans un habitat naturel ; semis de bandes fleuries pour les insectes pollinisateurs... Nous le faisons par conviction personnelle, c'est tout simplement dans notre ADN.